Le porte-coiffe: accessoire de toilette

Le porte-coiffe est un objet d'art populaire en céramique, bois, carton ou tissu, de 30 à 40 centimètre de haut, en forme de tête humaine, avec ou sans représentation de la face et des cheveux et sur lequel on dispose les coiffes, bonnets et perruques pour les mettre en forme et les monter.

Marseille (Faïence)  paire de porte-perruques. Fabrique de J. Faucher.

  (c) Tajan

 - Le porte-coiffe dit marotte comporte parfois, à l'interieur de la base, une cavité ou l'on range les instruments et les épingles, nécessaires à la confection des coiffes.

Les coiffes des femmes en disent long sur l’histoire des pays et des régions où elles vivent. Au XIXème siècle, la France était le pays des 3 000 coiffes. Jusqu'au XVIIIème siècle, les femmes des classes supérieures ont porté des coiffes qui évoluaient avec la mode, en fins tissus, ornées de dentelles et de rubans.

C'est après la révolution que les coiffes vont s'épanouir et se diversifier dans le mode rural, alors qu'elles disparaissent de la garde-robe des femmes élégantes.

Portes-coiffe dit marotte,

objets d'art polulaire

Musée du vieux Reims, Musée de sévres

 - Le porte-chapeau se présente comme un simple champignon en bois ou en métal monté sur une tige verticale portée par un pied.

Comme le vêtement, le chapeau semble avoir eu un double rôle, de protection, mais aussi d'affirmation d'un statut social (chapeau d'apparat), d'une appartenance ethnique ou clanique... pour finalement devenir un accessoire de mode  à part entière. Durant tout le XVIIe siècle, la forme du chapeau ne cesse de varier, pour aboutir à la fin du siècle au «tricorne».

Ces évolutions sont dues aux changements des modes vestimentaires. Avec le port de la perruque, plus question de porter de chapeau. A la fin du XVIIIe siècle, l’abandon de la perruque favorise de nouveau le port du chapeau qui connaît des formes originales.

Paire de portes chapeaux de modiste,

objet d'art populaire du XIXème

(c) le grenier d'Augustine

 - Le porte-perruque ( boule à perruque) est un porte coiffe en forme de grosse boule en céramique, en verre ou en métal (argent) , portée par un pied plus ou moins haut.

D'abord destinée à imiter les cheveux naturels, la perruque devint une mode dictée par la cour et un important symbole du statut social. Cette mode, lancée en France par Louis XIII vers 1620, gagna rapidement les autres pays d'Europe sous le règne de Louis XIV et perdura jusqu’à la Révolution française.  Le XVIIème siècle fut sans conteste l’âge d’or des perruques : quiconque voulait passer pour un gentilhomme devait inclure cet accessoire dans sa tenue de cérémonie. Les perruques étaient alors extrêmement compliquées, imposantes et poudrées pour être blanches.

Les plus beaux modèles étaient déjà fabriqués avec de véritables cheveux humains, le crin de cheval étant une alternative moins chère. Au XVIIIème siècle, les perruques devinrent plus petites et plus formelles et furent adoptées par différentes professions comme un des éléments de leur uniforme.

Porte perruque en faïence de saint jean du desert, marseille vers 1700

© Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.